Se former à l’écriture inclusive est une manière très concrète de s’engager pour l’égalité femmes-hommes. Mais même si on parle de plus en plus d’écriture inclusive dans les médias, il n’est pas toujours facile de se faire un avis informé, tant les polémiques sont parfois vives. Se former pour mieux comprendre ce qu’est vraiment l’écriture inclusive et passer à l’action est donc une excellente idée. Sauf que l’écriture inclusive n’est que la partie immergée de l’iceberg. Explications.
C’est quoi l’écriture inclusive, déjà ?
L’expression “écriture inclusive” est la plus utilisée en France pour désigner les méthodes qui permettent de rendre plus visibles les femmes dans la langue. Mais ça veut dire quoi au juste ?
Rendre les femmes visibles dans la langue pour les rendre visibles dans la société
A la racine de la pratique de l’écriture inclusive, il y a un concept très important à comprendre : le masculin générique. C’est l’idée que le genre grammatical masculin peut servir à désigner des groupes mixtes, composés d’hommes et de femmes, parce que le genre masculin pourrait être utilisé de manière neutre. Concrètement, quand on dit que “les étudiants se sont mis en grève”, on devrait comprendre que “les étudiants” ne sont pas uniquement des hommes mais peuvent aussi être des femmes du fait de la valeur générique qu’aurait le masculin.
Mais cela pose un problème : notre cerveau a tendance à associer ces masculins censés être génériques dans la langue à des représentations mentales masculines, de manière tout à fait inconsciente. Par exemple, si je vous dis : “les musiciens sont sortis de scène”, vous allez plus facilement penser à un groupe comme les Beatles, composé de 4 hommes, qu’à Abba, un groupe mixte.
Le lien entre genre grammatical dans la langue et représentations mentales a été démontré par 50 années d’études scientifiques qui sont toutes unanimes : vous pouvez par exemple regarder cette vidéo de Scilabus qui en apportent les preuves scientifiques ou lire l’excellent livre de vulgarisation “Le cerveau pense-t-il au masculin ?” pour vous en convaincre.
Or, l’utilisation du masculin dit générique (puisqu’il ne l’est pas vraiment) a des conséquences très concrètes : par exemple, les petites filles se projettent moins dans des métiers s’ils sont toujours décrits au masculin. Et les femmes postulent moins à des offres d’emploi si elles commencent par : “Cherche directeur”, ou “rédacteur” ou “développeur”.
L’écriture inclusive, ça ressemble à quoi ?
L’écriture inclusive va donc viser à éviter d’utiliser ce masculin dit générique pour susciter des représentations mentales plus équilibrées entre femmes et hommes.
Vous vous demandez sans doute : quelles sont les règles de l’écriture inclusive ? Plutôt que de règles, on préfère parler de conventions, car ce sont des pratiques qui évoluent (et on a suffisamment de règles compliquées en français pour ne pas avoir besoin de s’en rajouter ; accord du COD avec l’auxiliaire avoir quand il est placé avant le verbe, c’est à toi que je pense).
En gros, il y a 3 conventions très simples à retenir :
- féminiser les noms de métiers (dire d’une femme qu’elle est directrice, autrice, entrepreneuse)
- éviter les termes totalisants, comme l’Homme pour parler de l’humanité
- remplacer le masculin dit générique quand on parle de groupes mixtes en utilisant diverses méthodes : la ponctuation (comme le point médian), les termes englobants ou épicènes (le personnel soignant, le corps médical…), les doublets (énumération du masculin et du féminin comme dans “Françaises, Français”), les reformulations…
Le problème, c’est que si vous avez envie de vous exprimer en inclusif pour renforcer l’égalité femmes-hommes, ces conventions peuvent créer de la confusion. C’est la que la formation vient à votre secours.
Formation à l’écriture inclusive : mais pour quoi faire ?
Il y a une chose que j’aime bien dire quand je parle de français inclusif : en réalité, vous n’avez rien à apprendre car vous maîtrisez déjà toutes les conventions citées ci-dessus. En revanche, vous avez des automatismes à désapprendre. Et c’est à ça que sert la formation.
Se former à l’écriture inclusive pour dépasser sa peur
Quand j’ai interrogé les 300 premières personnes que j’ai formées à l’écriture inclusive, j’ai réalisé une chose : ce qui empêche les personnes de pratiquer l’écriture inclusive, c’est avant tout la peur. La peur de mal faire, de mal dire, de passer pour une personne très politisée, notamment dans le milieu professionnel. Or pour dépasser cette peur, on a besoin d’un ingrédient simple : la confiance. Et ce qui donne confiance, c’est la compétence. Se former à l’écriture inclusive, c’est prendre le temps de pratiquer, de pratiquer, et de pratiquer encore pour se donner confiance dans sa manière de faire en consolidant ses compétences.
En recevant des retours bienveillants et constructifs de la part d’une personne experte, on apprend à prendre confiance dans sa capacité à écrire des textes en inclusif, fluides et agréables à lire, et sans ce sempiternel masculin dit générique.
Se former à l’écriture inclusive pour ancrer une pratique pérenne
Un des principaux pièges dans lequel tombent les personnes qui ont envie de pratiquer un français inclusif, c’est “le tout point médian” : comme c’est l’outil le plus connu (mais aussi le plus controversé) de l’écriture inclusive, il est vu comme le plus facile à utiliser et on le met un peu partout. Quitte à créer des textes qui peuvent devenir difficilement lisibles, et surtout qui risquent de créer de la résistance chez la personne qui les lit.
Or on peut écrire des textes de centaines de pages parfaitement inclusives sans jamais utiliser un seul point médian (comme l’article que vous êtes en train de lire) : se former à l’écriture inclusive permet de mieux connaître toute la palette des outils à sa disposition, de les utiliser tous en fonction des contextes de rédaction (un email, un texte de présentation d’offre, une invitation à un événement…), des audiences à qui on s’adresse, des contraintes de place…
Au final se former à l’écriture inclusive c’est l’opportunité d’explorer tous ces outils pour trouver ceux qui nous conviennent le mieux et se donner les moyens d’avoir une pratique qui dure dans le temps.
Se former à l’écriture inclusive pour savoir convaincre
L’écriture inclusive fait débat, en France encore plus qu’ailleurs. Parfois, les personnes convaincues renoncent à utiliser l’écriture inclusive parce qu’elles ont peur de ne pas savoir comment répondre aux arguments qu’on entend souvent :
- “L’écriture inclusive, c’est interdit !”
- “L’Académie française est contre l’écriture inclusive.”
- “L’écriture inclusive est illisible pour les personnes dyslexiques.”
On peut répondre à chacun de ces arguments mais encore faut-il savoir comment. Lors d’une formation à l’écriture inclusive, on en apprend plus sur l’histoire de la langue française et sur la manière dont fonctionne notre cerveau. On s’entraîne à répondre à ces arguments, dans un cadre professionnel notamment, pour se sentir à l’aise face à des collègues, des partenaires, sa clientèle, en gros toute personne qui pourrait être réfractaire.
Se former à l’écriture inclusive, c’est bien. Se former au langage inclusif, c’est mieux.
Parce qu’on a pas besoin d’une formation pour apprendre à utiliser (ou pas) les points médians.
L’écriture inclusive : l’arbre qui cache la forêt.
A titre personnel, je n’emploie presque jamais l’expression “écriture inclusive” pour 3 raisons principales :
- elle se focalise sur l’écrit, alors que s’exprimer en inclusif est important à l’écrit comme à l’oral
- c’est une expression très clivante : tout le monde a un avis, souvent négatif, sans vraiment connaître les enjeux. Dès qu’on parle d’écriture inclusive, les gens se braquent et il devient difficile d’avoir une conversation constructive, d’autant que l’écriture inclusive est très associée au point médian, l’outil le plus polémique.
- l’écriture inclusive se focalise sur la question du genre et de la visibilisation des femmes, alors qu’il y a d’autres personnes historiquement discriminées auxquelles on devrait aussi s’intéresser. Par exemple, comment choisir le bon vocabulaire pour parler des handicaps, des origines ethno-raciales ou encore des identités de genre.
Donc même si aujourd’hui l’écriture inclusive est l’expression la plus utilisée en France (comme en témoigne les recherches des internautes sur Google), elle ne désigne qu’une partie des efforts qu’il faut faire pour s’exprimer de manière plus inclusive.
La solution : se former au langage inclusif
Vous l’aurez compris, je ne parle pas d’écriture inclusive, ni d’ailleurs de rédaction épicène ou non sexiste, autres expressions qui sont aussi parfois utilisées. Je parle de langage inclusif.
Voici ma définition du langage inclusif, telle que je la développe dans mon ebook gratuit Le langage inclusif : ce levier auquel vous n’aviez pas pensé pour une com plus juste, plus créative et plus efficace : le langage inclusif consiste à prêter une attention particulière, à l’écrit comme à l’oral, aux mots qui désignent des personnes, en choisissant des tournures de phrases, un vocabulaire et des images qui ne perpétuent pas de stéréotypes et représentent équitablement les personnes discriminées.
Se former au langage inclusif, c’est donc non seulement penser la question du genre dans la langue à travers une approche grammaticale, mais aussi s’interroger sur les métaphores qu’on emploie ou encore les stéréotypes véhiculées par nos messages.
Si vous avez envie de vous former au langage inclusif, je propose un parcours de formation en 3 modules, à organiser dans votre entreprise ou en formation collective, qui permettent de :
- maîtriser les outils
- identifier et lever les freins à la pratique
- ancrer une pratique
Toutes les informations sur la formation au langage inclusif de re·wor·l·ding sont ici : objectifs pédagogiques, déroulé, possibilité de financement, et bien sûr des témoignages de personnes formées !
Vouloir se former à l’écriture inclusive est donc une super idée : mais ce n’est qu’une partie du problème qu’on cherche à résoudre ! Quitte à passer du temps à s’interroger sur le langage, le vocabulaire et sa manière de s’exprimer, autant se former au langage inclusif. On en parle ? Rendez-vous ici pour programmer un premier échange pour mieux comprendre vos besoins et vous proposer la solution la plus adaptée !